La pose d’implants dentaires dans le secteur postérieur maxillaire représente souvent un défi pour l’implantologue. La résorption osseuse, fréquente après extraction, associée à la proximité du sinus maxillaire, rend parfois impossible la mise en place d’un implant sans augmentation préalable du volume osseux. Le sinus lift, ou élévation sinusienne, est aujourd’hui une solution fiable et prédictible pour restaurer la hauteur osseuse manquante. Associée à la planification 3D et à l’utilisation d’un guide chirurgical, cette technique offre une précision et une sécurité accrues, optimisant le résultat clinique et la satisfaction du patient.
Définition du sinus lift
Le sinus lift (ou élévation du plancher sinusien) est une technique de chirurgie implantaire visant à augmenter la hauteur osseuse disponible au niveau du secteur postérieur du maxillaire supérieur.
Le principe consiste à soulever la membrane sinusienne (membrane de Schneider) pour créer un espace entre celle-ci et le plancher osseux du sinus maxillaire. Cet espace est ensuite comblé par un matériau de greffe osseuse, permettant, après cicatrisation, la mise en place d’un ou plusieurs implants.
Deux grandes approches chirurgicales existent : la technique latérale et la technique crestale. Le choix dépend du volume osseux résiduel, du nombre d’implants à poser et de la situation anatomique du patient (sinus pneumatisé, septa osseux, épaisseur de la membrane).
Indications et objectifs cliniques
Le sinus lift est indiqué lorsque la hauteur d’os alvéolaire restante est insuffisante pour assurer la stabilité primaire d’un implant. Cela survient principalement dans les cas suivants :
- Résorption osseuse verticale après extraction dentaire, surtout au niveau des molaires maxillaires ;
- Pneumatisation du sinus maxillaire, c’est-à-dire son expansion progressive vers la crête alvéolaire ;
- Traumatismes ou infections antérieures ayant réduit la masse osseuse disponible ;
- Nécessité de restaurer un édentement postérieur étendu avec plusieurs implants.
L’objectif principal est d’obtenir un volume osseux suffisant et de qualité adéquate pour garantir la pérennité implantaire. En outre, la technique permet une meilleure répartition des charges masticatoires et une restauration prothétique plus esthétique et fonctionnelle.
Techniques opératoires : latérale et crestale
1. La technique latérale
C’est la méthode de référence pour les pertes osseuses importantes. Elle consiste à créer une fenêtre osseuse latérale sur la paroi du sinus maxillaire.
Étapes principales :
- Incision crestale et décollement du lambeau muco-périosté ;
- Création de la fenêtre osseuse à la fraise ou au piézotome ;
- Décollement minutieux de la membrane de Schneider ;
- Mise en place du matériau de greffe (autogène, xénogène ou synthétique) dans l’espace créé ;
- Fermeture de la fenêtre avec une membrane de protection si nécessaire, puis suture.
Cette technique permet une augmentation verticale importante (jusqu’à 10 mm) et une visualisation directe du sinus, limitant les risques de perforation. Elle est généralement indiquée lorsque la hauteur osseuse résiduelle est inférieure à 5 mm.
2. La technique crestale
Moins invasive, elle s’effectue par la crête alvéolaire à l’aide de forets ou d’ostéotomes.
Indications :
- Hauteur osseuse résiduelle supérieure à 5 mm ;
- Cas unitaires ou partiels.
Étapes :
- Préparation du site implantaire jusqu’à proximité de la membrane ;
- Fracture contrôlée du plancher sinusien avec des ostéotomes ou un système hydraulique ;
- Insertion du matériau de greffe et mise en place immédiate de l’implant.
Cette approche présente une morbidité réduite et une cicatrisation plus rapide, mais nécessite une planification précise pour éviter toute perforation sinusienne.
Évolution des matériaux osseux
Le choix du matériau de greffe osseuse est un facteur déterminant du succès du sinus lift. L’évolution des biomatériaux a permis d’améliorer la stabilité volumétrique et la régénération osseuse à long terme.
1. Greffes autogènes
Prélèvement d’os du patient (menton, branche montante, tubérosité). Elles offrent la meilleure ostéogénicité, mais impliquent un site donneur et une morbidité accrue.
2. Greffes xénogènes
Provenant le plus souvent de l’os bovin déprotéiné, elles présentent une excellente ostéoconductivité et une résorption lente, idéale pour le maintien du volume.
3. Matériaux allogéniques et synthétiques
Les allogreffes (os humain traité) et les substituts synthétiques à base d’hydroxyapatite ou de phosphate tricalcique offrent une alternative sûre, biocompatible et sans prélèvement.
4. Composites et PRF
L’association de biomatériaux avec du PRF (Platelet-Rich Fibrin) favorise la néoangiogenèse et accélère la cicatrisation. Les membranes résorbables ou collagènes assurent la protection du site de greffe.
Rôle de la planification numérique et du guide chirurgical
La planification 3D et l’utilisation d’un guide chirurgical ont révolutionné la gestion des cas complexes, notamment ceux nécessitant un sinus lift.
Grâce à l’imagerie CBCT (Cone Beam Computed Tomography) et à la conversion des fichiers DICOM en modèles 3D, il est désormais possible de :
- Visualiser précisément le volume osseux résiduel et la forme du sinus ;
- Identifier la position des septa ou des vaisseaux infra-orbitaires ;
- Déterminer la hauteur exacte de la greffe nécessaire ;
- Simuler virtuellement la position et l’axe des implants ;
- Concevoir un guide chirurgical sur mesure assurant un forage sécurisé, même à proximité du plancher sinusien.
Chez Inventeeth, la planification numérique intègre des algorithmes d’intelligence artificielle pour la segmentation automatique des structures anatomiques et la modélisation 3D du site opératoire. Le praticien bénéficie ainsi d’une trajectoire implantaire optimisée, réduisant les risques peropératoires et améliorant la précision du geste.
L’utilisation d’un guide chirurgical, imprimé en résine biocompatible, permet une chirurgie mini-invasive, un gain de temps opératoire et une meilleure expérience patient.
Suites opératoires et complications possibles
Comme toute intervention chirurgicale, le sinus lift comporte des suites normales et des complications potentielles.
Suites habituelles
- Œdème modéré et ecchymoses ;
- Légère congestion nasale ou gêne à la mastication ;
- Prescription d’antibiotiques, d’anti-inflammatoires et de rinçages antiseptiques pendant 7 à 10 jours.
La période de cicatrisation varie de 4 à 9 mois, selon le type de greffe et la qualité osseuse initiale, avant la mise en charge implantaire.
Complications possibles
- Perforation de la membrane sinusienne, la plus fréquente, pouvant entraîner une communication oro-sinusienne ;
- Infection sinusienne (sinusite post-opératoire) si la cavité n’est pas correctement protégée ;
- Résorption partielle du greffon ou perte de volume osseux dans le temps ;
- Échec implantaire en cas d’instabilité primaire insuffisante ou d’infection tardive.
Une planification rigoureuse, l’imagerie 3D et l’usage d’un guide chirurgical permettent de réduire significativement ces risques.
Conclusion
Le sinus lift est une technique incontournable de la chirurgie implantaire pour restaurer le volume osseux postérieur maxillaire. Les progrès des biomatériaux, combinés à la planification numérique 3D et à la chirurgie guidée, ont considérablement amélioré la sécurité et la prévisibilité de cette intervention.
Inventeeth accompagne les praticiens dans la planification numérique des cas complexes, y compris les élévations de sinus, grâce à une plateforme intuitive, à l’analyse CBCT automatisée et à la conception de guides chirurgicaux sur mesure.

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